Castropol, sur le Chemin de Saint Jacques du Nord.
Les premiers souverains des royaumes chrétiens de la zone nord de l'Espagne non soumise par l'Islam ont fermement cru à la découverte du sépulcre de l'Apôtre Jacques à Compostelle. Ils ont fait élever les premiers sanctuaires le long du premier chemin, celui qui unissait leur capitale Oviedo dans les Asturies à Compostelle en Galice. Quand la renommée du pèlerinage s'est amplifiée, c'est vraisemblablement le réseau des anciennes voies romaines qui reliaient le long de la côte Brigantia (La Corogne) à Oyarzum (Pays Basque) qui a été utilisé. Plus tard la fréquentation de l'itinéraire côtier du nord est restée importante avec l'habitude d'adjoindre au pèlerinage compostelan, à l'aller ou au retour, une visite au sanctuaire du Saint Sauveur à Oviedo. Cette pratique était extrêmement chère aux français qui disaient : " Qui va à Saint Jacques mais pas à Saint Sauveur visite le Serviteur mais pas son Seigneur ".
Le parcours en terres espagnoles commençait à Irun (ou Hendaye) puis passait par Fuenterrabie, Saint-Sébastien, Guetaria, Guernica, Bilbao, Castro Urdiales, Laredo, Santoña, Santander, Santillane (Santillana del Mar), San Vicente de la Barquera, Llanos et Oviedo. D'Oviedo, on rejoignait Luarca, soit par Espina, soit le plus près de la côte. L'entrée en Galice se faisait à l'estuaire de l'Eo qu'entourent les villes de Castropol, Vegadeo et Ribadéo.
Castropol conserve une église Saint-Jacques et une chapelle typique de pèlerinage dédiée à Saint Roch. En 1594, la ville disposait d'un modeste hôpital de quatre lits pour les pèlerins de passage. Par ici voyagèrent, entre autres, le flamand Antoine de Lalaing, les français Guillaume Manier et Jean-Pierre Racq, l'italien Sébastien Gatti, le polonais Jacob Sobiesky et l'évêque arménien Martir. Selon la tradition, Saint François d'Assise aussi parcourut ce chemin avec la multitude des anonymes que nous ne connaîtrons jamais et qui sanctifièrent ce chemin.